Sobriété énergétique : vers un avenir durable ?

Simple tendance ou prise de conscience collective ? L’hiver dernier, la consommation d’électricité résidentielle a diminué de 8 à 10%, et cette baisse se poursuit actuellement à un rythme de 3 à 5%. De même, la consommation industrielle de gaz a connu une réduction significative. Reste à savoir si cette tendance sera pérenne en cas de baisse des prix de l’énergie…

Une économie d’énergie nécessaire pour les foyers et entreprises

Le directeur du marché des clients particuliers chez EDF, Lionel Zécri, rapporte, dans Les Échos, que cette baisse de consommation est clairement perceptible, non seulement dans les foyers, mais aussi dans les entreprises. Selon RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité en France, la consommation d’électricité la semaine du 1er mai était inférieure de 7,2% à la moyenne historique.

Il semblerait que cette tendance à la sobriété énergétique soit une conséquence directe de la crise énergétique. « La crise a provoqué une prise de conscience très forte de la nécessité de faire des économies d’énergie », affirme, dans Les Échos, Nelly Recrosio, directrice du marché d’affaires d’EDF.

Ces efforts de réduction de la consommation d’énergie ont été facilités par la mise en place de divers outils par EDF, leader sur le marché de l’électricité en France. Parmi ceux-ci figurent les systèmes de suivi de la consommation en ligne et les contrats « tempo » qui offrent des tarifs préférentiels en cas de baisse de consommation lors des périodes de forte demande sur le réseau. Ces initiatives ont rencontré un franc succès, avec plus de 340 000 foyers ayant opté pour ces contrats.

La consommation de gaz a également diminué de manière significative. Le principal gestionnaire du réseau de transport de gaz en France, GRTgaz, rapporte une baisse de 15,5% entre le 1er août 2022 et le 14 mai 2023.

Les effets du recul de la consommation industrielle de gaz

Le recul de la consommation de gaz est particulièrement marqué dans le secteur industriel. Les entreprises, raccordées au réseau de transport de GRTgaz, ont vu leur consommation diminuer de 23,6%. Plusieurs facteurs ont contribué à cette forte baisse, dont l’arrêt temporaire de certaines usines, la réalisation d’économies d’énergie et le recours à d’autres sources d’énergie, comme le fioul.

Toutefois, une partie de la demande a été définitivement perdue. “Selon des estimations personnelles, 4 % de la demande industrielle européenne ne reviendra jamais », présume le dirigeant d’un énergéticien, cité par Les Échos.

L’avenir de la sobriété énergétique face à la baisse des prix

Malgré ces réductions de consommation, l’équilibre du système électrique a été maintenu grâce à une sollicitation accrue des centrales électriques au gaz, dont la production a augmenté de 21,3% sur la même période.

La question demeure : la sobriété énergétique survivra-t-elle à une baisse des prix de l’énergie ? Actuellement, les prix du gaz sont au plus bas depuis deux ans, principalement en raison de l’accumulation de stocks importants en Europe, de températures plus clémentes et d’une demande asiatique de gaz en baisse, comme le précise Les Échos.

Si cette tendance à la baisse des prix se confirme, les consommateurs pourraient être tentés d’augmenter leur consommation d’énergie. Pour éviter cela, de nouvelles campagnes de sensibilisation à la sobriété énergétique sont prévues dans les prochaines semaines.

La sobriété énergétique semble donc avoir trouvé une place durable dans le comportement des consommateurs français. Cependant, le véritable défi sera de maintenir ces efforts d’économie d’énergie face à une éventuelle baisse des prix de l’énergie.