Dans une note envoyée aux préfets, l’exécutif fixe des objectifs quantitatifs pour l’implantation des éoliennes en mer, en les répartissant par régions côtières. Ce projet se concentre en mer du Nord, sur la façade Nord Atlantique et Manche Est/Ouest.

Le gouvernement met le cap sur son engagement en faveur de l’éolien en mer. Dans un communiqué adressé ce mercredi 7 mai aux préfets, il lance officiellement la phase initiale de consultation des différents acteurs afin de discuter d’une question cruciale : la planification de l’énergie éolienne en mer.

Des objectifs chiffrés pour aiguiller les acteurs

En pratique, l’objectif est de réaliser, d’ici à l’été 2024, une cartographie détaillée des zones pouvant accueillir les cinquante parcs éoliens en mer annoncés par Emmanuel Macron. Ces derniers, devant être installés au large des côtes françaises d’ici à 2050, représenteront une capacité totale de 40 GW.

Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la Mer, exprime, dans Les Échos, sa satisfaction quant au lancement de ce projet maritime : ”Pour la première fois, on va étudier de manière intégrée les enjeux de pêche, d’énergie, de transport maritime, de construction navale, etc.”

La récente loi sur les énergies renouvelables, adoptée au début de l’année 2023, prévoit une nouvelle approche pour la consultation des pêcheurs et des riverains. Désormais, au lieu d’être consultés projet par projet, ils seront invités à participer à un seul débat public par façade maritime. Cette évolution vise à simplifier le processus et à prendre en compte de manière globale les préoccupations et les opinions des parties concernées.

Les acteurs de l’industrie éolienne en mer espèrent que ces avancées permettront de lever tous les obstacles à la réalisation d’appels d’offres de grande envergure. Contrairement à d’autres pays européens (comme les Pays-Bas par exemple), la France a jusqu’à présent, attribué ses projets éoliens en mer de manière très progressive (600 MW en 2019, 1 000 MW en 2023…).

“Tenir l’objectif de 40 GW”

Seulement, voilà. Ces projets d’envergure demandent un investissement de temps et de moyens : la capacité de raccordement maximale de RTE est de 2 GW de projet éoliens chaque année. De plus, l’utilisation des bateaux qui permettent l’installation des turbines doit être organisée en amont. Pour accélérer le processus, l’exécutif défend donc un changement de méthode en faveur d’appels d’offres de plus grande envergure.

Malgré une ambition relativement modérée, les autorités publiques montrent leur détermination en attribuant pour la première fois des objectifs chiffrés aux préfets. D’ici à 2033, ces derniers auront pour mission d’identifier les potentiels énergétiques suivants : de 6 à 9,5 GW en Nord Atlantique – Manche Ouest, de 7 à 11 GW en Manche Est – mer du Nord, de 3 à 4,5 GW en mer Méditerranée et entre 2,5 à 5,5 GW sur la façade Sud Atlantique.

Pour le parc éolien français à l’horizon 2050, les objectifs deviennent encore plus ambitieux et, cumulés, ils pourraient dépasser l’objectif initial établi par Emmanuel Macron. Cependant, Hervé Berville clarifie, dans Les Echos, qu’un dépassement n’est pas prévu dans le programme actuel : “Ce qu’on doit faire, c’est tenir l’objectif de 40 GW, de manière organisée, sur chaque territoire”.

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