Malgré la crise énergétique, les stations de ski des Alpes comptent bien ouvrir dès les premières neiges. Néanmoins, elles ne cachent pas leur inquiétude face à la flambée des prix de l’électricité, qui pourrait engendrer des surcoûts non négligeables au cours de la saison.

Nouveau coup dur pour les stations de ski. Déjà durement touchées par la crise du Covid, elles ont réussi à réaliser une saison satisfaisante l’hiver dernier, mais se retrouvent à nouveau en difficulté face aux prix de l’électricité en hausse. La facture pourrait ainsi peser à hauteur de 20 % dans le budget des sociétés de remontées mécaniques, contre 3 à 5 % auparavant.

Tout de même déterminées à ouvrir leurs infrastructures dès que possible, puisque les quatre mois d’hiver représentent 95 % de leur chiffre d’affaires, les stations s’attendent à devoir faire de gros efforts en termes de dépenses énergétiques.

Inquiétude sur 30 % des stations

Les stations les plus touchées devraient être les plus petites ; bien qu’ouvertes, elles se situeront à la limite du seuil de rentabilité, voire à perte pour certaines. Selon Jean-Luc Boch, maire de La Plagne (Savoie), “il y a une inquiétude sur 30 % des stations”. Certaines d’entre elles pourraient ainsi se retrouver en difficulté au printemps. C’est pourquoi les maires espèrent une météo clémente sur toute la saison, avec de la neige de qualité et un ensoleillement particulièrement fréquent, afin de faire le plein et alors de pouvoir espérer être à l’équilibre.

Heureusement, les aides du gouvernement devraient aider le secteur à absorber le choc. Pour autant, les acteurs de la filière des sports d’hiver attendent davantage de précisions concernant le secteur des activités électro-intensives ; c’est-à-dire les remontées mécaniques. Celles-ci sont en effet les piliers du tourisme de montagne : sans elles, la fréquentation fond de deux tiers.

Des pistes de réflexion pour réduire les dépenses énergétiques

Les gérants des stations comptent déjà mettre en place des leviers d’action pour réduire la consommation des remontées mécaniques, notamment sur des stations très fréquentées comme l’Alpe d’Huez ou les Deux Alpes. Dans cet article, on apprend ainsi que ces dernières s’engagent par exemple à réduire la vitesse de leurs remontées ou encore à éviter au maximum les doublons, tout en gardant un rythme suffisamment élevé pour absorber la fréquentation touristique.

Une autre solution envisagée en faveur de la sobriété énergétique est de baisser l’éclairage et le chauffage des bâtiments, dans la limite du raisonnable, et de ne pas avoir systématiquement recours à la neige de culture. Pour anticiper cela, les stations surveilleront ainsi de près les bulletins météo, mais aussi Ecowatt, l’outil de RTE (Réseau de transport d’électricité) qui prévoit les pics de consommation à l’avance.

La crise énergétique force donc un secteur attractif, mais aussi énergivore, à trouver des solutions pour réduire ses coûts : plusieurs stations ont déjà commencé à former leurs conducteurs de dameuses à des pilotages écoresponsables et à réduire leur utilisation de neige artificielle. Cela fait d’ailleurs partie des engagements pris par Domaines skiables de France en 2020. Reste à savoir si la neige sera au rendez-vous…

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