Ce mercredi 30 novembre, dans une circulaire adressée aux préfets, le gouvernement a donné des pistes pour préparer la population et les entreprises à d’éventuelles coupures de courant en janvier, dues au manque de production des centrales nucléaires.

Y aura-t-il des coupures d’électricité cet hiver ? C’est en tout cas une éventualité à laquelle se prépare le gouvernement, notamment pour le mois de janvier qui présente un risque élevé au niveau de l’approvisionnement national en électricité. Les pouvoirs publics ont donc chargé les préfectures de préparer le terrain en amont, afin de ne pas paralyser les territoires en cas de coupure de courant. Et ceci sur l’ensemble du territoire excepté la Corse.

Il faudra d’abord avertir les entreprises et services publics qui ne font pas partie des secteurs prioritaires et qui pourraient ainsi être touchés par des coupures locales temporaires. Il faut alors qu’ils testent leurs groupes électrogènes pour ne pas se retrouver démunis en cas d’interruption de l’alimentation sur le réseau électrique.

Des coupures au moment des pics de consommation

Les coupures pourront avoir lieu dans les périodes 8h-13h et 18h-20h, ce qui correspond aux pics de consommation quotidiens. Les écoles, spécifiquement, pourraient donc être touchées et rester fermées le matin pour respecter les consignes de sécurité : sans lumière, chauffage ni alarme, il n’est pas possible d’accueillir les élèves.

Autre secteur sensible, les services publics d’urgence. Si les hôpitaux, gendarmeries et casernes de pompiers se trouvent automatiquement sur une ligne électrique prioritaire, ce n’est pas forcément le cas des personnes hospitalisées à domicile, qu’il faudra avoir recensées d’ici janvier. Quant aux urgences, il est recommandé de privilégier le 112 durant les coupures. Une cartographie des zones où les antennes relais risquent d’être touchées est en train d’être réalisée par les opérateurs télécoms, qui préviennent cependant que “les services mobiles, s’ils sont éteints dans une zone géographique pendant deux heures, il n’y aura pas d’accès aux services de numéro d’urgence pendant un temps.” (Christel Heydemann, directrice générale d’Orange).

Le trafic ferroviaire (trains et métros) pourrait lui aussi être perturbé, puisque les transporteurs prévoient d’annuler certains trajets. Il s’agit d’éviter que certains passagers se retrouvent coincés plusieurs heures dans les wagons ou descendent sur les voies.

La population prévenue 3 jours à l’avance

Pour anticiper ces situations délicates, les Français seront prévenus d’une éventuelle coupure dans leur secteur trois jours à l’avance. Pour cela, RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, diffusera largement le signal Ecowatt rouge : dans les bulletins météo, les journaux, et même dans le réseau interne des entreprises. Ces prévisions seront alors confirmées la veille de la coupure à 15h par la publication d’une liste des départements concernés ; à 17 heures, chaque Français pourra renseigner son adresse sur le site Internet de RTE pour savoir s’il sera touché par la coupure.

Le gouvernement assure qu’aucun département ne sera délesté en entier : la cellule ministérielle travaille sur un scénario de 6 à 10 coupures sur la période, avec des délestages de deux heures pouvant toucher six millions de personnes. Dans Les Échos, Thierry Sudret, directeur d’exploitation et système d’Enedis, assure donc que personne ne pourra être touché deux fois. Mais pour éviter d’en arriver là, le gouvernement compte d’abord sur la sobriété énergétique des Français.

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