Qu’est-ce que le protoxyde d’azote ?

Le protoxyde d’azote ou gaz hilarant est un gaz utilisé en médecine pour ces capacités analgésiques. En effet, inoculé pendant quelques secondes à l’aide d’un masque, le protoxyde d’azote est à la fois relaxant, euphorisant, amnésiant et antalgique. Son utilisation médicale en fait un produit très apprécié pour sa rapidité d’action et d’élimination (il suffit d’enlever le masque pour que les effets retombent).

Cependant, le protoxyde d’azote n’est pas uniquement utilisé dans le secteur médical. On retrouve également ce gaz dans le secteur alimentaire, plus précisément dans les cartouches pour siphon à chantilly. Ces cartouches sont accessibles en vente libre, en magasin ou sur internet.

Pourquoi pose-t-il problème ?

Le gaz hilarant fait de plus en plus parler de lui en raison de son utilisation récréative, notamment auprès de jeunes de tous âges et de tous milieux. En effet, depuis quelques années, on observe une démocratisation de son usage en tant que drogue.

Les consommateurs achètent les cartouches en toute légalité puis transfèrent le gaz dans un ballon de baudruche avant de l’inhaler. Pendant 2 à 3 minutes, ce gaz provoque des fous-rires et des troubles de la perception, pouvant aller jusqu’à des hallucinations.

Le saviez-vous ?

Le gaz hilarant est utilisé de façon récréative depuis près de 300 ans. En effet, dès le XVIIIe siècle, on s’adonnait à l’inhalation de ce gaz dans les fêtes foraines.

En raison de sa faible durée d’action (3 minutes maximum), les consommateurs sont perpétuellement à la recherche des effets du gaz hilarant, ce qui les pousse à consommer de façon démesurée. Ainsi, ils peuvent aller jusqu’à plusieurs centaines de cartouches par jour.

Le protoxyde d’azote est le deuxième produit addictif le plus consommé par les jeunes après le cannabis.

Quels sont les risques du gaz hilarant ?

Le gaz hilarant présente de nombreux risques, à la fois lors de son utilisation immédiate et sur le long terme.

risques gaz hilarant long terme

Les risques immédiats

Malgré la rapidité avec laquelle se dissipent les effets, l’inhalation du protoxyde d’azote expose à un certain nombre de risques :

  • Asphyxie par manque d’oxygène
  • Perte de connaissance
  • Brûlure par le froid du gaz expulsé de la cartouche
  • Perte du réflexe de toux
  • Désorientation
  • Vertiges
  • Risque de chute
  • Nausées et vomissements
  • Maux de tête
  • Crampes abdominales
  • Diarrhées
  • Somnolence
  • Acouphènes

Cette liste non-exhaustive des risques immédiats liés à la consommation de gaz hilarant sont au centre du travail de prévention mené par le ministère de la Santé et de l’organisme Drogues info service.

Drogues info service ?

Drogues info service est un service national d’aide à distance en matière de drogues et de dépendance. Ce service est joignable par téléphone au 0 800 23 13 13, de 8h à 2h, du lundi au dimanche. Pour en savoir davantage, cliquez ici.

Les risques à long terme

Lorsque la consommation de gaz hilarant devient quotidienne, le consommateur s’expose à des risques beaucoup plus importants qui peuvent avoir de graves conséquences. En effet, une consommation accrue peut provoquer :

  • Atteinte de la moelle épinière
  • Carence en vitamine B12
  • Anémie
  • Hallucinations visuelles
  • Pertes de mémoire
  • Troubles de l’érection
  • Troubles de l’humeur de type paranoïaque
  • Hallucinations visuelles
  • Troubles du rythme cardiaque
  • Baisse de la tension artérielle
Les effets secondaires peuvent apparaître au bout de plusieurs mois, mais s’arrêtent en général à l’arrêt de la consommation.

infographie risques gaz hilarant

La mise en garde de l’Anses

L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a récemment mis en garde la population jeune sur la consommation de protoxyde d’azote. Dans un communiqué publié le 09 juillet 2020, l’agence rappelle quelques chiffres :

  1. 66 intoxications au protoxyde d’azote entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2019.
  2. La moitié des personnes intoxiquées avaient entre 20 et 25 ans.
  3. Les Hauts-de-France, l’Île-de-France et l’Occitanie sont les régions les plus touchées.

Pour faire face à l’augmentation rapide de la consommation de gaz hilarant, l’Anses recommande de renforcer la législation sur la vente de cartouches de siphon à chantilly et d’améliorer la prévention auprès des jeunes sur les risques cardiaques et neurologiques de cette pratique.

Commentaires

bright star bright star bright star bright star grey star

Pour en savoir plus sur notre politique de contrôle, traitement et publication des avis cliquer ici