La moitié des logements franciliens sont trop énergivores et ne pourront plus être loués à partir de 2023, en vertu de la loi Climat et résilience. Les dysfonctionnements des copropriétés et des travaux de rénovation pas suffisamment efficaces et mal ciblés en sont les principales causes.
Le constat est alarmant : selon une étude de l’Insee et de l’Institut Paris Région, 45 % des résidences principales d’Ile-de-France présente un diagnostic de performance énergétique classé E, F ou G. Et, si l’on se réfère aux logements locatifs privés et à ceux occupés par leur propriétaire, les chiffres grimpent, respectivement, à 55% et 48%. Les logements sociaux, eux, font figure de premiers de la classe, avec 29%.
Conclusion : près de la moitié des logements franciliens ne pourront plus être loués sans travaux de rénovation énergétique.
Les logements les plus énergivores sortis du marché locatif
Depuis la promulgation de la loi Climat et résilience, en août 2021, les logements les plus énergivores, sous le seuil de l’indécence énergétique, seront sortis du marché locatif. Ensuite, en 2025, viendra le tour des logements classés G, les F en 2028 et les E en 2034.
Cependant, cette étude a été conduite sur la base des anciennes étiquettes énergétiques et des factures des consommateurs. En juillet 2021, la nouvelle version du diagnostic de performance énergétique a permis de le rendre “pleinement opposable”, “plus fiable”, “plus lisible” et qu’il prenne “mieux en compte les enjeux climatiques”, peut-on lire sur le site du ministère de la Transition énergétique. “Les ordres de grandeur sont les bons et, s’ils doivent être ajustés, c’est plutôt à la hausse
”, a expliqué, à l’AFP, Martin Omhovère, directeur du département Habitat à l’Institut Paris Région. Une réponse pas très rassurante au vu des chiffres annoncés…
Dysfonctionnements des copropriétés
Une partie du problème trouve son origine, selon l’étude, dans le fait que beaucoup de logements privés se trouvent dans des copropriétés. Les statuts particuliers et les dysfonctionnements de ce type d’habitat compliquent la réalisation de travaux de rénovation énergétique. De plus, souvent, ce sont des foyers modestes qui vivent en copropriété ; et leur capacité financière ne leur permet pas d’assumer de tels frais ou l’augmentation de loyers qu’engendreraient ces travaux. Sans parler de la période inflationniste actuelle.
“Que ce soit dans le parc en propriété ou dans le parc locatif privé, il y a systématiquement un écart entre le niveau de vie des ménages qui occupent le parc énergivore et les autres
”, précise Franziska Barnhusen, cheffe de projet à l’Institut Paris Région. Et de poursuivre : “Cela montre que les personnes qui occupent ces passoires thermiques sont plus vulnérables”.
Enfin, l’étude pointe également le fait que les travaux de rénovation déjà effectués ne sont pas suffisamment efficaces et ne bénéficient, que très peu, aux logements les plus énergivores. Qui, si rien n’est fait, seront bientôt interdits à la location.
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