Les dirigeants des Vingt-Sept pays de l’Union européenne se réunissent, aujourd’hui et demain, à Bruxelles. Au programme : la baisse des prix de l’énergie, les approvisionnements en gaz et la sécurité des infrastructures du continent.

Les Vingt-Sept vont-ils, enfin, tomber d’accord ? C’est le principal enjeu du Conseil européen qui se tient, aujourd’hui et demain, à Bruxelles : apporter des réponses communes et concrètes à la crise énergétique qui a débuté, il y a déjà un an, du fait de la reprise économique post-Covid, et s’est accentuée, à partir de février, avec la guerre en Ukraine.

Il y a quinze jours, la réunion de Prague, plus qu’apporter des solutions, a mis au grand jour les divergences des gouvernements européens. Ce conseil doit donc permettre aux Vingt-Sept de trouver des solutions afin de réduire les factures énergétiques des ménages et des entreprises européennes.

L’ « exception ibérique »

Sur la table des négociations seront débattues les nouvelles propositions de la Commission. Certaines mesures font déjà l’unanimité, comme l’achat groupé de gaz par les États-membres. Bruxelles souhaite que les Vingt-Sept se rassemblent pour acheter au moins 15 % de leur gaz. L’objectif est d’assurer que les réserves soient pleines pour l’hiver 2023-2024. L’année prochaine sera probablement plus difficile que 2022, car les pays de l’UE n’auront plus de gaz russe. Et, la mise en place d’un nouvel indice de prix pour le gaz naturel liquéfié sera probablement décidée.

Mais d’autres sujets divisent toujours les État-membres, et concilier les positions ne sera pas simple, notamment sur le plafonnement du prix du gaz, comme c’est déjà le cas en Espagne et au Portugal. Paris veut étendre l’”exception ibérique” au reste de l’Union, mais Berlin ne veut pas en entendre parler. C’est pourquoi la Commission européenne a préféré mettre le sujet sous le tapis. Pour le moment… Car la France souhaite, plus que tout, remettre, sur la table, cette possibilité. Mais le climat entre la France et l’Allemagne est délétère depuis quelques mois. Une rencontre bilatérale prévue la semaine prochaine a d’ailleurs été repoussée, après une première annulation en juillet. Signe que rien ne va plus dans le couple franco-allemand.

Sécuriser les infrastructures

Autre obstacle aux discussions : adopter un dispositif temporaire pour contrôler la volatilité du marché en plafonnant les prix définis par la principale bourse européenne du gaz, le TTF (Transfert de Titre Facilité). Mais tous les membres ne sont pas convaincus des effets d’une telle mesure.

Au menu du jour, les États-membres de l’UE réfléchiront également à la sécurité des infrastructures, dites critiques, au sein du continent, comme le réseau 5G par exemple. Les explosions, survenues, fin septembre, en mer Baltique, qui ont endommagé les deux gazoducs russes, Nord Stream 1 et 2, poussent les Vingt-Sept à renforcer leur capacité. Des drones suspects ont également été repérés proches des plateformes de la Norvège, le premier fournisseur de gaz naturel de l’Union aujourd’hui.

Reste à savoir si la menace russe et la peur de ne pas passer l’hiver au chaud réussiront à faire tomber les Vingt-Sept d’accord. Réponse demain.

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