EDF a annoncé, le 3 novembre, que les prévisions qui avaient été faites au sujet de la production nucléaire totale de 2022 étaient irréalistes. Pour cause, un certain nombre de réacteurs toujours en arrêt, et les récents mouvements de grève.

EDF fait face à une situation complexe : certains facteurs l’ont obligé à revoir à la baisse sa production nucléaire possible en 2022. Il s’agit notamment de la mise en arrêt de 4 réacteurs : Cattenom 1 et 3, Penly 2 et Chooz B1. Si la réouverture de deux d’entre eux a été indiquée pour la fin janvier, les deux réacteurs restants ne redémarreront pas avant février. Initialement, ils devaient tous se trouver à nouveau fonctionnels en décembre.

Mais, les problèmes de corrosion subits par les divers équipements du géant de l’énergie semblent plus graves que prévu. Le groupe a annoncé dans un communiqué de presse que l’abaissement des estimations de production est liée à “l’allongement de la durée d’arrêt de quatre réacteurs nucléaires concernés par le programme de contrôles et réparations du phénomène de corrosion sous contrainte.” Ainsi, au lieu des 280 à 300 TWh prévus initialement, le groupe se contentera de produire entre 275 et 285 TWh d’ici la fin de l’année.

27 réacteurs sur 56 indisponibles

Actuellement, ce sont 27 réacteurs sur 56 qui sont indisponibles. Le niveau de production d’EDF en paye le prix : il s’agit du plus bas jamais enregistré par la société.

À ce problème technique s’ajoutent les revendications salariales, ayant eu lieu en automne dans les différentes usines du groupe, qui avaient eu une incidence notable “sur les plannings d’arrêt pour maintenance” selon les déclarations d’EDF.

Recul record de la production électrique

Bien que le fournisseur de gaz et d’électricité n’ait pas communiqué sur le montant des pertes pour 2022, le risque est grand : sur les neuf premiers mois de l’année, la production nucléaire française d’EDF est estimée à 209,2 TWh, soit 59 TWh de moins qu’à la même période en 2021.

Le géant français du nucléaire n’a pas communiqué sur l’impact possible sur ses résultats. La semaine dernière, EDF estimait que le recul record de sa production électrique lui coûterait quelque 32 milliards d’euros sur son excédent brut d’exploitation (Ebitda), un indicateur comptable de la rentabilité.

60 milliards d’euros de dette

Toutefois, le futur PDG Luc Rémont – qui prendra son poste à la mi-novembre – a présenté, fin octobre, son plan pour surmonter la « crise sérieuse » que traverse son entreprise. Selon lui, la situation est “critique à court terme” et a évoqué une crise “d’ordre technique et industrielle”. La dette d’EDF pourrait se chiffrer à 60 milliards d’euros à la fin de l’année.

Reste à savoir si la renationalisation d’EDF, voulue par le gouvernement, permettra au groupe de surmonter ses difficultés. En attendant, la priorité pour EDF et son président est de redémarrer au plus vite le maximum de réacteurs nucléaires afin de permettre à tous les Français de se chauffer cet hiver, sans coupures.

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