6ᵉ rapport du GIEC : “Un guide de survie pour l’humanité”

Perspectives peu réjouissantes pour la planète. Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a publié, le 20 mars, son 6e rapport sur l’évolution du climat. Les représentants de chacun des 195 pays membres du GIEC ont validé le rapport à l’issue d’une session d’approbation qui s’est déroulée du 13 au 17 mars en Suisse.

Un monde à +2,7 °C

Dans sa synthèse, le GIEC rapporte que la planète aura atteint un réchauffement de 1,5°C en 2030 par rapport à l’ère pré-industrielle (1850-1900). “Les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont réchauffé le climat à un rythme sans précédent”, précise le texte. Pour l’heure, il n’est plus possible d’empêcher cette augmentation pour les dix années à venir. En revanche, des mesures peuvent être mises en place pour limiter et maintenir le réchauffement à 1,5°C et 2°C.

Si rien ne change, d’ici à la fin du siècle, c’est un monde à +2,7 °C vers lequel nous nous dirigeons. Il va y avoir une forte augmentation des risques climatiques et non climatiques. Le GIEC prévoit, par exemple, que de nombreuses espèces vont changer leur comportement, et que l’on va assister à des vagues de fortes chaleurs, des sécheresses et des pluies extrêmes.

“Nous devons aller plus loin au niveau international”

Pour limiter les conséquences, le GIEC préconise une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre, y compris une émission de CO2 nulle à l’échelle mondiale, afin de limiter les répercussions du changement climatique.

António Guterres, secrétaire général des Nations unies, a qualifié ce document de “guide de survie pour l’humanité”.

Quant à Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, elle “salue le rapport de GIEC qui rappelle l’extrême urgence à réduire nos émissions si nous voulons éviter de dépasser un réchauffement de 1,5 degré et les risques climatiques qui y sont associés”. Elle estime que “nous devons aller plus loin au niveau international”.

Agir en quatre piliers

La France se dit prête à agir. Après une diminution de 9,6% de ses émissions de gaz à effet de serre depuis 2017, elle projette d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, a déclaré après la publication du rapport : “Le déni n’est plus possible.[…] Le changement climatique est une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète”. Ce rapport servira de base pour “fonder les travaux pour le 3ᵉ plan national d’adaptation au changement climatique”.

La France se prépare déjà avec la mise en place d’une stratégie basée sur quatre piliers : relance du nucléaire français, accélération de la production d’énergies renouvelables, sobriété énergétique et accélération de l’efficacité énergétique.