Réduire les coûts en entreprise grâce à l’innovation durable
Dans un contexte où les coûts de l’énergie augmentent, réduire les dépenses énergétiques est devenu une priorité pour les entreprises. Mais, ce défi ne se limite pas à une simple optimisation des consommations. Il nécessite de concilier réduction des coûts et investissement dans des innovations durables pour se préparer aux transitions de demain. En ligne avec les objectifs de l’Accord de Paris, visant à limiter la hausse des températures à moins de 2°C, les entreprises françaises doivent repenser leur manière de consommer et de produire pour s’inscrire dans une trajectoire compatible avec l’avenir climatique.
Comment répondre à cette double exigence ? Il existe aujourd’hui une gamme de dispositifs financiers et fiscaux. Les incitations comme les crédits d’impôts, les aides directes et les financements bancaires offrent aux entreprises l’opportunité de réduire leurs coûts tout en innovant. En saisissant ces opportunités, elles peuvent non seulement optimiser leur performance économique, mais aussi renforcer leur rôle dans la transition énergétique et climatique. Tour d’horizon des leviers à leur disposition pour financer l’avenir tout en maîtrisant leurs dépenses énergétiques.
Optimiser la consommation énergétique : une priorité pour maîtriser les coûts
La première étape pour les entreprises consiste à améliorer l’efficacité énergétique de leurs installations et à adopter une approche de sobriété énergétique. La rénovation thermique des bâtiments, par exemple, représente un levier de réduction significatif de la consommation d’énergie. En remplaçant des équipements obsolètes ou en renforçant l’isolation thermique, une entreprise peut réduire ses besoins en chauffage et en climatisation, deux postes majeurs de dépenses énergétiques. D’après les estimations, des actions ciblées dans ces domaines permettent de réduire jusqu’à 30 % des consommations d’énergie.
Pour soutenir cette démarche, le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) joue un rôle crucial. Ce programme impose aux fournisseurs d’énergie de promouvoir les actions de réduction de la consommation en échange de certificats, qui peuvent ensuite être échangés ou utilisés pour remplir leurs obligations. Ce mécanisme est avantageux pour les entreprises qui souhaitent engager des travaux de rénovation énergétique, car elles bénéficient d’aides financières, rendant les investissements plus abordables. En pratique, cela peut financer des améliorations telles que l’installation de systèmes de chauffage moins énergivores ou l’ajout de systèmes d’éclairage plus efficaces.
Par ailleurs, les compteurs intelligents offrent aux entreprises la possibilité de surveiller leur consommation en temps réel, optimisant ainsi leur usage en fonction des besoins réels. Ce type d’équipement, souvent éligible à des subventions, permet de mieux ajuster les dépenses énergétiques tout en contribuant à l’atteinte des objectifs climatiques.
L’innovation pour la transition : des aides fiscales et des financements dédiés
Au-delà de l’efficacité énergétique, l’innovation est cruciale pour permettre aux entreprises de relever les défis climatiques. Mais l’innovation ne se limite pas aux seules technologies : elle peut aussi inclure des transformations organisationnelles ou de modèle économique. Par exemple, passer d’une économie basée sur la vente de biens à une économie de la fonctionnalité, centrée sur l’usage, permet aux entreprises de limiter leurs impacts en optimisant leurs ressources. En adoptant ce modèle, elles privilégient la durabilité plutôt que la simple consommation.
Pour encourager l’innovation dans ces domaines, plusieurs dispositifs fiscaux existent. Le Crédit d’Impôts Investissements Industrie Verte (C3IV), introduit par la Loi de Finances 2024, offre aux entreprises des réductions fiscales significatives pour leurs projets d’investissements en faveur des énergies renouvelables, avec un taux de soutien atteignant jusqu’à 40 % pour les PME. Ce dispositif permet d’accélérer l’adoption des technologies propres, en allégeant la charge financière pour les entreprises qui souhaitent investir dans des infrastructures bas-carbone.
Parmi les autres aides fiscales, le Crédit d’Impôt Recherche et le Crédit d’Impôt Innovation sont aussi des leviers puissants. Ces aides permettent de financer les travaux de recherche et d’innovation en réduisant les coûts de développement de nouvelles solutions. Par exemple, les entreprises qui investissent dans la recherche sur les énergies renouvelables ou sur les matériaux durables peuvent bénéficier de ces crédits, facilitant ainsi l’émergence de nouvelles technologies vertes sur le marché.
Les dispositifs européens, tels que Horizon Europe et le Programme LIFE, constituent également des ressources précieuses pour financer les projets d’innovation en faveur de la transition écologique. Avec un budget de plus de 5,4 milliards d’euros, le programme LIFE soutient les initiatives visant à réduire l’empreinte carbone. Quant à Horizon Europe, il alloue une part grandissante de son financement aux projets durables, en cohérence avec les objectifs du Pacte Vert pour l’Europe.
Les différents soutiens pour déployer des solutions concrètes
Les financements publics et privés se conjuguent pour offrir aux entreprises un accompagnement solide. L’Ademe, en tant qu’agence nationale de la transition écologique, propose des aides financières et techniques aux entreprises engagées dans des projets innovants ayant un impact environnemental. En 2024, son budget a atteint 4 milliards d’euros, un quadruplement en seulement deux ans, démontrant la volonté de l’État de soutenir la transition énergétique. Cet appui a déjà permis à plus de 700 entreprises de développer des solutions plus respectueuses de l’environnement.
Les banques ne sont pas en reste. La Banque de la Transition Énergétique, par exemple, finance des projets de production d’énergie renouvelable, tels que des centrales photovoltaïques ou des parcs éoliens. En 2023, elle a contribué à la réalisation de plus de 8 000 projets pour un montant total de 477 millions d’euros. Les prêts à long terme (jusqu’à 20 ans) offrent aux entreprises la possibilité de financer des infrastructures durables tout en étalant leur remboursement, rendant ces investissements plus viables économiquement.
Par ailleurs, des alternatives de financement, comme celle de Karmen, s’imposent également pour les entreprises. Grâce à son modèle basé sur le revenu, Karmen propose un financement rapide et sans dilution, adapté aux besoins des entreprises qui souhaitent améliorer leur performance énergétique tout en préservant leur capital.
Ce soutien bancaire témoigne de l’engagement croissant du secteur privé pour la transition énergétique. Les institutions financières reconnaissent désormais que les projets verts ne sont pas seulement des investissements éthiques, mais aussi des opportunités économiques avec un fort potentiel de retour sur investissement. La Banque de la Transition Énergétique a ainsi financé des projets dans des régions comme l’Auvergne-Rhône-Alpes, où l’impact local est prioritaire.
Une responsabilité partagée pour atteindre les objectifs climatiques
Au-delà des aides et financements, les entreprises doivent aussi repenser leurs pratiques pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cela implique de consommer une énergie moins carbonée, d’augmenter l’efficacité énergétique et, parfois, de réduire les usages eux-mêmes. Les experts s’accordent à dire que cette transformation doit s’appuyer sur un effort collectif entre le secteur privé, les financeurs publics et les autorités locales.
Parmi les actions les plus impactantes, l’électrification des transports et la rénovation des infrastructures sont des solutions techniquement disponibles et financièrement soutenues. Les bâtiments peuvent bénéficier de travaux d’isolation, de chauffage, et d’éclairage, financés en partie par des dispositifs comme le Plan Climat ou les Certificats d’Économies d’Énergie. En combinant ces approches, les entreprises se préparent non seulement à l’évolution réglementaire, mais améliorent aussi leur compétitivité et leur résilience économique en contrôlant le prix de l’électricité et du gaz.
Mis à jour le 15 Nov, 2024
Romane Rigaud
Digital Project Manager
Après des études en marketing digital, Romane a rejoint l'équipe Fournisseur Energie en 2020 pour garantir un contenu toujours plus qualitatif à nos lecteurs.
Après des études en marketing digital, Romane a rejoint l'équipe Fournisseur Energie en 2020 pour garantir un contenu toujours plus qualitatif à nos lecteurs.
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