Le défi de la production d’électricité d’ici à 2035

Un enjeu majeur à relever pour les prochaines années. Face à une demande énergétique croissante, la France se dresse sur la ligne de départ du marathon énergétique. Pour répondre à ce défi, une stratégie se profile : accroître substantiellement la production d’énergie renouvelable.

Mise en lumière d’un défi énergétique

La consommation d’électricité de la France est prévue pour atteindre près de 650 térawatt-heures (TWh) en 2035, contre environ 400 TWh aujourd’hui. C’est une augmentation plus rapide qu’anticipée, “un rythme [d’accroissement qui] n’a plus été atteint depuis les années 1980” Cette croissance de la consommation met en lumière le défi majeur auquel le système électrique est confronté.

Plusieurs facteurs contribuent à ce changement. Tout d’abord, la France s’aligne sur les objectifs climatiques plus ambitieux de l’Europe. Ensuite, la guerre en Ukraine a souligné la nécessité d’améliorer la souveraineté énergétique et la volonté du gouvernement de réindustrialiser et de relocaliser les entreprises. Enfin, les besoins en électricité dans les secteurs de l’industrie, du numérique et du transport sont en forte hausse.

Pour répondre à cette consommation accrue, la France devra doubler la production d’énergies renouvelables d’ici à 2035. Dans le détail, il faudrait passer de 120 TWh à 250-300 TWh d’électricité issue du renouvelable par an en 2035. ”D’ici 2030, l’accroissement des renouvelables passera essentiellement par l’éolien terrestre et le solaire”, explique Thomas Veyrenc, directeur exécutif de RTE.

Un retard sur les objectifs verts

Cependant, la France est à la traîne en matière de renouvelables en Europe. Malgré une loi récente pour accélérer la production des énergies renouvelables, la France est la seule des Vingt-Sept à ne pas avoir atteint les objectifs fixés pour 2020.

Dans le contexte de cette hausse de la consommation et de la production d’énergie, la sobriété énergétique devient impérative. Comme l’a souligné Xavier Piechaczyk, le président de RTE, “la sobriété n’est plus une option”. Pour lui, il est indispensable de renforcer l’efficacité énergétique, d’assurer une production nucléaire aussi disponible que possible, et de promouvoir une réduction de la consommation individuelle et collective.

Cependant, malgré des défis de taille, RTE reste optimiste. Atteindre une production électrique bas-carbone de 600 TWh minimum d’ici à 2035 est un objectif ambitieux, mais réalisable. Les projections de RTE indiquent que les nouveaux réacteurs nucléaires pourraient fournir de l’électricité supplémentaire après 2035. Il est également possible d’augmenter la production nucléaire actuelle de 360 à 400 TWh grâce à des efforts de maximisation du parc nucléaire, comme précisé dans le rapport de l’entreprise.

Le défi majeur pour la France sera donc de parvenir à concilier une augmentation de la consommation d’électricité, une hausse massive de la production d’énergies renouvelables, tout en conservant l’objectif de décarbonation de l’économie. Les détails précis de la production et des coûts associés seront révélés dans la suite du rapport de RTE en septembre.