La loi sur l’accélération des énergies renouvelables présente l’agrivoltaïsme comme une solution idéale pour allier écologie et développement économique, en optimisant l’utilisation des surfaces disponibles. Cependant, cette pratique est sujette à des controverses et sa réalité est encore peu tangible.

Certains parlent de véritable “révolution AgriTech”. Modèle d’agroécologie méconnu du grand public, l’agrivoltaïsme est un système qui permet de produire simultanément de l’électricité photovoltaïque et des produits agricoles, grâce à la pose de panneaux solaires dans les champs, notamment les cultures fruitières, ovines et bovines en France.

Ces installations peuvent prendre différentes formes en fonction du type de production agricole : panneaux solaires sur les serres, ombrières mobiles pour les cultures céréalières, centrales photovoltaïques rasantes dans les cultures basses, etc.

Un élément central du projet de loi sur les énergies renouvelables

Alors que la France s’est fixé l’objectif de produire 100 gigawatts (GW) d’électricité à partir de l’énergie solaire en 2050, le développement des énergies renouvelables (solaire, mais aussi éolien, hydraulique, géothermique, méthanique…) s’impose comme une évidence pour tenir les engagements nationaux et européens.

En examen à partir du 5 décembre à l’Assemblée nationale, le projet de loi sur les énergies renouvelables fait ainsi la part belle à l’agrivoltaïsme sous l’impulsion des sénateurs Les Républicains. Ils soulignent le rôle crucial que peuvent jouer les agriculteurs dans la transition écologique, mais rappellent qu’ils ont besoin en parallèle d’être accompagnés et aidés lors des épisodes climatiques qui nuisent à leur activité. L’article 11 du projet de loi vise ainsi à encadrer l’agrivoltaïsme pour qu’il ne nuise pas à la production agricole, mais qu’il l’optimise sur les aspects énergétiques et écologiques.

Pratique controversée

L’agrivoltaïsme n’est pas salué par tout le monde. En effet, installer des panneaux solaires au-dessus des cultures, outre l’impact sur le paysage, risque de priver les plantes d’une luminosité suffisante pour un développement correct. Cela entraînerait alors une baisse de la production qui pourrait menacer la souveraineté agricole du pays, selon certains.

Les fédérations d’agriculteurs, notamment le syndicat Jeunes Agriculteurs, ont aussi exprimé leurs réticences par rapport à une pratique qui encourage la spéculation foncière sur les terres agricoles. Les exploitants qui acceptent d’installer des panneaux photovoltaïques dans leurs champs reçoivent une compensation financière non négligeable.

La controverse enfle aussi sur les bénéfices des sociétés d’exploitation : dans cet article des Échos, les experts du secteur appellent ainsi à faire rentrer les agriculteurs, les voisins, les habitants et les collectivités au capital pour que tout le monde bénéficie de la manne de l’agrivoltaïsme. Pour le moment, cette pratique se cantonne à 1 % des surfaces agricoles françaises, c’est-à-dire 300 000 hectares. Pour la développer, il reste à inscrire tout cela dans la loi, à travers un débat parlementaire qui s’annonce déjà houleux.

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