DPE : Quel impact sur le prêt immobilier ?

Les banques serrent la vis sur les passoires énergétiques

Depuis l’entrée en vigueur de la loi Climat et Résilience, les logements classés F et G, communément appelés « passoires énergétiques », sont dans le viseur des institutions financières. En 2023, une étude de l’Observatoire du Crédit Immobilier montre que 20 % des demandes de prêt pour ces biens sont refusées, contre seulement 4 % pour les logements mieux notés (A à C). Pourquoi ? Les banques anticipent la chute de la valeur de ces logements avec la montée des exigences environnementales et la probable dévalorisation à la revente.

Les coûts associés aux travaux de rénovation énergétique sont également un facteur dissuasif. Un propriétaire d’un logement F ou G devra en moyenne débourser entre 30 000 et 60 000 euros pour remonter son bien à une classe C ou B, selon l’ADEME. Les banques, conscientes de ces montants, redoublent de prudence et n’hésitent pas à revoir à la baisse les montants de prêt accordés.

Des taux d’intérêt plus élevés pour les logements mal notés

Outre les refus de prêt, les acquéreurs de logements énergivores doivent souvent faire face à des taux d’intérêt plus élevés. Selon une enquête menée en 2023 par Meilleurtaux, les taux pratiqués pour des biens classés F ou G sont en moyenne supérieurs de 0,3 % à 0,5 % par rapport aux logements économes. Cela peut sembler anecdotique, mais cette différence se traduit par un surcoût important sur la durée du prêt.

Par exemple, pour un emprunt de 250 000 € sur 20 ans, une hausse de 0,3 % du taux d’intérêt peut représenter une majoration de 9 000 € sur le coût total du crédit. Ce n’est pas tout : les mensualités peuvent être alourdies, rendant le bien moins accessible financièrement. En revanche, les biens notés A ou B au DPE bénéficient de conditions plus favorables. Certaines banques offrent même des prêts verts avec des taux réduits pour les logements à haute performance énergétique.

La rénovation énergétique : une solution pour contourner le problème

Face à ces difficultés, de plus en plus de futurs propriétaires misent sur la rénovation énergétique pour améliorer la note DPE d’un bien. Selon les données de l’ADEME, améliorer la classe énergétique d’un logement peut augmenter sa valeur de 10 % à 15 %. Et ce n’est pas tout : un bien mieux classé permet également d’obtenir de meilleures conditions de financement, voire de renégocier son prêt une fois les travaux effectués.

Les banques l’ont bien compris. Certaines, à l’instar de celles travaillant avec Empruntis, proposent des solutions sur mesure pour financer ces travaux. Par exemple, un prêt travaux de 30 000 € peut bénéficier d’un taux plus avantageux s’il est destiné à améliorer la performance énergétique du logement. Ces dispositifs, combinés aux aides publiques comme MaPrimeRénov’ ou les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE), allègent considérablement le coût pour l’emprunteur.

Ces rénovations peuvent également faire économiser jusqu’à 25 % sur les factures d’énergie, selon l’Agence Internationale de l’Énergie, un argument de taille pour convaincre les banques. Résultat : un bien rénové devient non seulement plus attractif sur le marché immobilier, mais aussi plus facile à financer.

Le DPE, autrefois simple outil d’évaluation énergétique, est désormais un facteur crucial dans l’obtention et les conditions d’un prêt immobilier. Les acheteurs et propriétaires doivent l’intégrer dans leurs stratégies d’achat ou de rénovation pour éviter les mauvaises surprises.